Par nouvelle proposition tu veux parler des mesures d’accompagnement que l'Etat souhaiterait voir se développer pour les personnes contraintes d’utiliser leur véhicule ?
Oui. Celles-là même que l'Etat (et il se trouve qu'elles émanent de la plus haute tête de l'Etat) propose aux collectivités de mettre en place. Et donc je ne vois pas comment on pourrait ignorer la question de leur financement, à l'heure où les collectivités sont souvent pointées du doigt pour leurs dépenses (et accessoirement la question de la complexité du dispositif). Double effet kiss-cool en quelque sorte pour le pékin lambda. C'est certes politique, mais c'est un nouveau volet, qu'on le veuille ou non, du dispositif de transition relative à l'automobile et l'environnement. Donc, même si je comprends bien vos appels à la réserve, c'est dans le sujet du topic.
En restant honnête et lucide, elle est où la transition écologique avec un impôt créé en son nom et qui n'est pas affecté aux dépenses qui devrait permettre cette transition ?
Le sujet serait donc moins celui de l'augmentation des taxes que de leur bonne utilisation.
Or ce n'est pas ce second sujet qui est au coeur du débat public et des revendications de ceux qui ont lancé le mouvement du 17 novembre (même s'il est parfois superficiellement évoqué).
Personne dans le débat public, ou ni même sur PH, ne propose vraiment comment utiliser à bon escient, pour le but revendiqué, ces nouvelles recettes.
Globalement, les gens se contentent d'être dans l'opposition et le rejet, et cela indépendamment de leurs ressources.
Et oui, il y a tout un tas de personnes qui ne souhaitent pas que ça leur coûte plus cher parce qu'ils se retrouvent en difficulté financière. Je trouve ça assez compréhensible moi.
La vérité, c'est que les mouvements du type de celui du 17 novembre agrègent des mécontentements divers, qui dépassent le sujet de l'automobile et de l'environnement (il n'y a donc pas que sur PH qu'il y a des dérives
). Et qu'au-delà d'une frange de la population qui peut être mise en difficulté réelle, ces mouvements voient aussi la participation ou reçoivent le soutien de toute une frange de la population plus aisée, qui pourrait faire cet effort, mais qui refuse tout simplement et égoïstement tout effort collectif. Je l'ai personnellement constaté avec le mouvement des bonnets rouges en Bretagne, auquel j'ai vu participer par opportunisme des gens bien établis, voire très bien établis.
Quant à ceux qui peuvent être mis en difficulté par cette fiscalité sur les carburants, on parle d'une partie de la population qu'il faudrait donc exonérer de tout effort, comme on l'exonère déjà en partie de la contribution aux recettes de l'Etat au travers de l'impôt sur le revenu ou des recettes des collectivités au travers de la taxe d’habitation, et à laquelle en revanche on restitue des aides diverses.
Peut être faudrait-il se poser la question, et là ça n'a effectivement carrément plus rien à voir avec l'Automobile et l'Environnement, pourquoi et comment un système économique vient à placer toute une frange de la population dans cette situation. Le partage des richesses ne doit pas y être complètement étranger....