Réveillez vous un peu !
Qui fabrique les amendements au parlement européen dès qu'un projet de directive européenne devient menaçant pour les intérêts économiques des grands groupes industriels et agro-alimentaires ?
Ils serait temps de sortir de la croyance naïve que les normes anti-pollution sont imposées aux constructeurs.
En raison de la situation environnementale de plus en plus dégradée, les autorités ne pouvaient plus continuer à satisfaire les lobbistes des secteurs industriels en se contentant de faire la sourde oreille face aux alertes des principaux experts sur le climat.
Des mesures devaient donc être prises de façon à donner le change face à des préoccupations environnementales croissantes dans l'opinion publique sans pour autant nuire aux intérêts des principaux secteurs économiques à l'origine des pollutions de l'air.
Comme toutes les mesures votées au parlement européens, elles ont été conçues et réalisées sous la houlette des lobbistes des secteurs industriels concernés de façon à ce que leurs contenus n'impactent pas leurs intérêts économiques et évitent d'opérer des mutations technologiques trop coûteuses.
C'est ainsi qu'on s'est retrouvé avec ces normes EURO 1, 2, 3, ..., 5 pour le secteur automobile, uniquement focalisées sur le CO² car elles arrangeaient bien les constructeurs automobiles européens.
Ces normes européennes ont permis de favoriser les moteurs diesel développés depuis longtemps par PSA, VW/AUDI, Mercedes, FIAT.
Elles ont été une aubaine pour les constructeurs européens qui avaient ainsi un moyen simple de contrecarrer la concurrence japonaise nettement plus en avance sur les moteurs essence mais ayant peu développé le diesel (en raison des émissions, connues de longue date, de ce type de moteurs) tout en leur épargnant de lourds investissements de recherche en développement pour imaginer et mettre au point un nouveau genre de motorisation économique et réellement moins polluant (comme l'hybride essence). C'est ainsi que nos chers constructeurs automobiles ont pu présenter et imposer leurs moteurs diesel comme alternative "écologique".
Et si aujourd'hui nos normes européennes sont encore très complaisantes faces aux émissions toxiques c'est parce que les lobbistes des constructeurs automobiles veillent au grain et sont très actifs au sein des institutions européennes.