Les eurodéputés votent l'interdiction de la vente des voitures thermiques dès 2035.
Après plusieurs mois de suspense, les eurodéputés ont validé la proposition de la Commission européenne visant à interdire les ventes de voitures neuves thermiques à partir de 2035. Une telle réforme fait l’effet d’un tremblement de terre dans le secteur automobile.
Le lobbying des constructeurs automobiles n’aura pas suffi. Mercredi 8 juin, les eurodéputés ont adopté le texte visant à durcir l’objectif de réduction des émissions de CO2 des véhicules particuliers et utilitaires légers neufs. Redoutée des industriels, la réforme pourrait mettre un terme aux ventes de véhicules thermiques et hybrides en 2035. Elle fait partie du vaste paquet législatif « Ajustement à l’objectif 55 » (ou « Fit for 55 ») qui a fait l’objet de plusieurs rebondissements au Parlement européen, les élus ayant décidé de recaler la réforme du marché européen du carbone.
Comme les autres textes du paquet, la réforme sur les normes CO2 dans l’automobile devra faire l’objet de négociations tripartites avec le Conseil européen et la Commission. Mais le vote des eurodéputés constitue une étape cruciale après plusieurs mois de tractations en coulisses. Les dirigeants d’entreprise, à l’instar du patron de Stellantis, ont multiplié les mises en garde contre une transition trop rapide vers le tout électrique. De leur côté, les associations comme Transport & Environment ont exhorté les parlementaires à ne pas retarder la décarbonation des transports routiers.
Un « vote historique »
Le texte a finalement a été adopté avec 339 voix pour, 249 contre et 24 abstentions. Après les résultats, la Commission européenne a salué un « vote historique ». Pour rappel, les normes européennes actuelles visent une réduction des émissions de CO2 de 37,5% entre 2021 et 2030 pour les voitures neuves particulières. Le texte proposé par la Commission, et adopté par les eurodéputés, établit un nouvel objectif de 100% pour 2035. Un durcissement qui exclut de fait les ventes de véhicules thermiques, qu’ils soient hybrides ou non.
« Avec ces normes, nous apportons de la clarté pour l'industrie automobile », s’est réjoui Jan Huitema, le rapporteur du texte du groupe Renew Europe (libéral). Le Réseau Action Climat a réagi de façon plus amère après le renvoi de la réforme du marché carbone européen. « Seule bonne nouvelle, la fin de vente des voitures thermiques neuves en 2035 sauve les meubles », commente Neil Makaroff, responsable Europe du réseau, dans un communiqué.
Scepticisme en France
La France ne faisait pas partie des fervents défenseurs du projet. « C’est une folie », s’alarmait encore le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en mars. Le gouvernement français voulait au moins retarder la fin des hybrides rechargeables. Une hypothèse qui devient moins probable avec le vote des eurodéputés.
La Plateforme automobile (PFA), l’organisation qui représente les intérêts des industriels automobiles français, rappelle quant à elle que le chemin vers le tout électrique n’est pas si simple, entre inflation des matières premières et manque d’infrastructures de recharge.
https://www.usinenouvelle.com/article/les-eurodeputes-valident-l-interdiction-de-la-vente-des-voitures-thermiques-des-2035.N2013832#xtor=EPR-469&email=hneyrial@gmail.comLa transition est en route ?