L'indice ATMO, qui sert notamment à décider des restrictions de circulation, vient d'être durci pour 2021.
En collaboration avec les associations de surveillance de qualité de l'air agréées, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire vient de présenter une révision de l'indice ATMO permettant de connaître la qualité de l'air en y mesurant la présence de certains polluants. Le nouvel indice entrera en vigueur en 2021 pour remplacer l'actuel, datant de 1994, et sera aligné avec les critères européens.
Deux changements majeurs constituent cette révision. Le premier est la prise en compte des fameuses particules fines (PM 2,5, soit un diamètre inférieur à 2,5μm), pour lesquelles les moteurs diesel sont tant décriés car celles-ci sont assez petites pour venir se nicher jusque dans nos poumons. Le second est l'abaissement des seuils d'alerte définis pour les polluants actuellement pris en considération, à savoir le dioxyde de soufre (SO2), le dioxyde d'azote (NO2), l'ozone (O3), et les particules PM10.
La circulation automobile de plus en plus menacée
Signe des temps autant que de ces changements, l'échelle d'indication de l'indice va perdre son meilleur niveau actuel "très bon" et gagner un nouveau plancher nommé "extrêmement mauvais". La gradation comprendra donc les niveaux "bon", "moyen", "dégradé", "mauvais", "très mauvais" et "extrêmement mauvais".
Avec ces nouveaux critères, les jours où la qualité de l'air sera qualifiée de mauvaise seront bien plus nombreux qu'auparavant. Selon les estimations officielles, si ce nouvel indice avait été employé entre 2015 et 2017, le nombre de jours classés "mauvais" à Paris aurait été de 83 au lieu de 10. A Lyon, on passerait de 14 à 108 jours. A Marseille, de 8 à 86.
Or l'indice ATMO, utilisé dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, sert notamment à décider de la mise en place d'une circulation alternée/différenciée ou d'un abaissement de limitation de vitesse censées réduire la pollution automobile. Les restrictions de circulation pourraient donc devenir bien plus fréquentes à compter de l'année prochaine.