Emissions de CO2, le dérapage continue
Les émissions de CO2 avancées par les constructeurs et homologuées par les laboratoires sont toujours aussi fantaisistes, malgré divers rappels à l'ordre. La mise en place de la nouvelle méthode de calcul WLTP apparait de plus en plus urgente.
Les constructeurs français sont les champions de la lutte contre les émissions de CO2 ! Si cette assertion est indiscutable à la lecture des données officielles, les chiffres officieux offrent un autre éclairage, qui s'applique d'ailleurs à l'ensemble des constructeurs.
Le laboratoire anglais Emissions analytics s'est ainsi livré à une étude réelle de consommation (consommation et émissions de CO2 sont totalement liées) sur 500 véhicules. Sans surprise, consommation homologuée et réelle n'ont pas grand chose à voir, rien de nouveau là-dessus.
Mais Emissions analytics s'est particulièrement attaché à vérifier les appétits réels des moteurs dernières générations, qui ont fait l'oeuvre de "downsizing". Censés être sobres, ces moteurs dont la cylindrée se situe au-dessous du litre présentent une consommation moyenne supérieure de 36% à celle homologuée !
Le laboratoire anglais explique cette large différence par le fait que le cycle d'homologation des consommations NEDC ne fait pas franchement la part belle aux accélérations. Les petits moteurs n'ont donc aucun mal à présenter des chiffres flatteurs sur les bancs de mesure. Mais dès qu'il s'agit d'accélérer sur une route, les moteurs de petite cylindrée demandent proportionnellement plus de ressources en carburant que les gros.
Emissions analytics relève ainsi que plus on monte en cylindrée, et plus l'écart se réduit entre consommation homologuée et réelle. Seulement 15% d'écart pour les moteurs compris entre 2000 et 3000 cm3
Accélération depuis 2007
Une étude qui fait écho à un nouveau rapport sur le même sujet publié par l'International council on clean transportation (ICCT) fin septembre 2014. Selon l'ICCT, en 2001, l'écart entre consommation homologuée et réelle était de 8%. En 2013, l'écart est de 38%, sachant que "depuis 2007, l'écart s'est accru d'un cinquième chaque année" d'après le rapport. Soit depuis que des systèmes comme le bonus / malus se sont mis en place dans divers pays d'Europe ?
L'ICCT prêche donc pour une mise en place de la nouvelle méthode de calcul des consommations, la WLTP. Celle-ci devrait être opérationnelle en 2017. Mais l'ICCT prévient : "L'un des points clé de la transition sera la bonne conversion des objectifs CO2 fixés dans le cadre du cycle NEDC dans la WLTP"...
largus.fr