Aussi intéressante soit elle, il va falloir du temps, beaucoup de temps, avant que la voiture à hydrogène puisse réellement se développer
Aujourd’hui, le H2 est majoritairement produit à partir d’énergie fossile, émettant 10 kg de CO2 pour 1 kg de H2. Une opération polluante, qui coûte, hors taxes, 10 € par kg, de quoi faire 100 km.
Sa distribution sur le territoire français nécessiterait le développement d’un réseau de 1.000 stations horriblement chères (1,5 à 2 millions d’euros chacune vu les contraintes de sécurité, soit 10 fois le prix d’une station de carburant classique). Sans oublier que comprimer l’hydrogène à 700 bars, puis le refroidir - il ne faut pas l’introduire à plus de 80°C dans le réservoir - consomme beaucoup d’énergie : environ 4 kWh/kg de H2.
Ainsi, l’opération seule du plein d'une Hyundai iX35 fonctionnant à l'hydrogène "gaspille" 24 kWh d’énergie, soit toute la capacité d'une batterie de Renault Zoé… Il faut donc faire sauter plusieurs verrous technologiques avant que la pile à hydrogène ne devienne compétitive et réellement propre, à commencer par la production de H2 à l'aide d'énergies renouvelables. Et même des experts optimistes ne voient aucune chance d'y arriver avant 2020, en toute petite série, voire beaucoup plus tard.