La pollution toujours problématique
Le ministère de l'écologie a rendu public le bilan de la qualité de l'air en 2011. Des progrès sont à signaler, mais les oxydes d'azote et les particules demeurent un sujet de préoccupation.
Les voitures polluent bien moins qu’auparavant, c’est un fait : d’après les données du bilan de la qualité de l’air en France en 2011 effectué par le ministère de l’Écologie, la lutte contre les métaux lourds, présents dans l’essence jusqu’au début des années 2000, est gagnée. Le taux de plomb dans l’air est quasiment devenu impossible à mesurer tant il est faible. De la même manière, les taux de benzène sont eux aussi bien en deçà des valeurs légales. Toutefois, deux problèmes majeurs demeurent.
Les particules tout d’abord. Selon le bilan 2011, « les concentrations diminuent légèrement entre 2010 et 2011 sur les stations industrielles et rurales, mais une légère augmentation des concentrations de PM 10 est enregistrée pour les stations de fond urbain et de proximité automobile. » Les dépassements des valeurs légales sont donc monnaie courante en France, particulièrement dans les grandes villes : « En 2011, il a été enregistré un nombre record d’agglomérations touchées » souligne encore le bilan.
Deuxième polluant très préoccupant, les oxydes d’azote, appelés aussi NOx. Au sein de cette famille, le dioxyde d’azote (NO2) est le plus surveillé, car le plus dangereux pour la santé. Globalement, point trop de problème, le rapport du ministère fait état d’une « moyenne annuelle respectée sur l’ensemble des sites urbains et périurbains, à l’exception de deux sites à Paris, et d’un site à Antibes, Amiens et Marseille ». Mais dans le détail, si les émissions sont « stables » par rapport à 2010 sur les sites de mesure directement implantés à proximité du trafic, elles n’en demeurent pas moins largement supérieures à ce que tolère la loi. De Bastia à Paris en passant par Clermont-Ferrand, la liste des villes concernées est longue ! Le bilan fait le lien avec « la progression de la part des véhicules diesels » dans le trafic et ne néglige pas de souligner que le rôle néfaste du filtre à particules dans l’émission de NO2 a été mis en évidence à Londres comme à Paris.
Bref, un bilan en demi-teinte, qui ne pourra s’améliorer qu’une fois les Zones d’action prioritaires pour l’air (Zapa) mises en place. Pour l’instant cependant, elles sont au point mort. Les villes ou agglomérations candidates à l’expérimentation devaient déposer leur dossier de candidature à la mi-juillet. Après moult critiques et autres volte-face, certaines villes ont effectivement fait acte de candidature, sans qu’il soit possible d’en savoir plus. La ministre de l’écologie Delphine Batho a de toute façon fait savoir par voie de communiqué que la tournure que prenaient les Zapa devenait « trop rigide et socialement injuste » puisqu’il s’agit d’exclure les véhicules les plus polluants des centres ville. La ministre souhaite donc « adapter le cadre » des Zapa, dont on n’a pas fini d’entendre parler…
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