Dans le magazine "Voiture Ecologique" de Mai/Juin, il y a un article très détaillé et très intéressant sur le diesel, le titre de cet article étant :
Peut-on vraiment dépolluer un diesel ?La réponse est définitivement non car chaque nouvelle génération de moteur diesel n'est finalement pas moins polluante que la précédente si l'on prend en compte tout ce qui sort de l'échappement.
Les diesels modernes sont dépollués uniquement en fonction des points de mesure du cycle d'homologation NEDC et seulement par rapports aux quelques polluants pris en compte par les normes anti-pollution.
Ainsi, il suffit de mesurer les émissions de ces diesels modernes sur un cycle différent du NEDC, comme le cycle Artémis qui est plus proche de la réalité, pour que leurs émissions polluantes (notamment les NOx et le NO2) s'envolent, contrairement à un moteur essence dont la dépollution est constante quelque soit le cycle.
Dans la vraie vie, un diesel pollue de 2 à 5 fois plus que ce qu'indiquent les chiffres d'homologation du cycle NEDC.
Pour résumer, les diesels actuels ne sont réglés de façon à limiter "efficacement" les émissions de NOx que sur les points du cycle d'homologation. En dehors des points utilisés par le cycle, c'est l'éthique du constructeur qui prévaut... Par exemple, Renault a décidé que, en dehors du cycle d'homologation, ses diesels ne devaient pas dépasser les limites de la norme précédente.
Ainsi, un DCi euro5, pourtant censé ne pas rejeter plus de 180 mg/km de NOx, peut émettre, le plus clair du temps, 250 mg/km ! Et d'autres constructeurs ont moins ou pas de pré-occupations éthiques dans ce domaine...
De plus, la procédure d'homologation sur cycle normalisé NEDC ne mesure que les polluants visés par la règlementation, c'est à dire le monoxyde de carbone (Co), les oxydes d'azote (NOx), les hydrocarbures imbrûlés (HC), les hydrocarbures non méthaniques (NMHC) et les particules (PM).
Pourtant il en existe d'autres encore plus toxiques, comme le dioxyde d'azote (NO2) par exemple, qui ne sont pas pris en compte par la règlementation.
Les constructeurs exploitent cette faiblesse en transformant des gaz dont les émissions sont règlementées, en gaz qui ne sont pas mesurés car pas pris en compte par les normes anti-pollution.
Par exemple, le filtre à particules élimine en effet les particules (dont la règlementation oblige la mesure) mais il génère du NO2, gaz mortel non pris en compte par la règlementation (alors qu'une concentration en volume de 0.07% dans l'air de NO2 tue un homme en 15 minutes, soit une toxicité 10 fois supérieure à celle du Co).
Autre exemple, le système de réduction catalytique sélective (SCR) visant à piéger les NOx pour réduire leurs émissions par l'intermédiaire d'injection d'AdBlue (solution acqueuse à base d'urée) dans le conduit d'échappement en amont du catalysateur SCR, crée finalement du nitrate d’ammonium qui se transforme ensuite en... particules secondaires non prises en compte par la règlementation (Donc retour à la cas départ)...
Ce même système SCR visant à réduire les émissions de NOx peut aussi produire du protoxyde d'azote (N2O). Pour le coup, le N2O n'est pas un gaz mortel mais son potentiel de réchauffement global est 300 fois supérieur à celui du CO2 !
Donc, qu'on la prenne par n'importe quel bout, la dépollution du moteur diesel est une utopie car plus on cherche à dépolluer le diesel, plus il génère de saloperies de toute sorte...
C'est un problème sans fin et un véritable scandale sanitaire.