DiesOtto : le meilleur de l'essence et du diesel enfin réunis... Pour le meilleur !
Depuis plus de 20 ans que le débat essence/diesel ennuie la vie de l'automobiliste, voici enfin une solution : un moteur qui n'est ni l'un ni l'autre, puisqu'il est les deux à la fois.
Tous les constructeurs travaillent là-dessus. Volkswagen, Renault, Honda, mais c'est Mercedes qui présente son projet le premier, il l'a nommé DiesOtto. Ce qui tient pour la réunion des noms de Rudolf Diesel, l'inventeur du moteur qui porte son nom, et de Nikolaus Otto, l'inventeur constructeur du premier moteur à 4 temps à allumage commandé. 2 allemands du XIX° siècle, mais nous n'oublierons pas de préciser que le cycle d'Otto avait été préalablement conceptualisé par le français Beau de Rochas.
Le DiesOtto a été développé dans l'un des laboratoires de Daimler, c'est un assez gros moteur. De petite cylindrée, mais gros pour sa cylindrée. On penserait alors plutôt au bloc d'un diesel, mais la présence de bougies d'allumage déconcerte. Elles ne servent qu'en cas de besoin ! Pour expliquer simplement, écrivons qu'en usage courant, ce moteur fonctionne comme un diesel. L'allumage commandé ne sert que pour les démarrages à froid, et pour les régimes élevés, genre au-delà de 3500/4000 tr/mn*. Il faut imaginer de conduire un diesel, avec la frugalité d'un diesel, mais si on enfonce l'accélérateur, ce diesel se transforme en essence, parce que d'un coup les bougies se mettent à faire des étincelles, et le régime moteur peut atteindre les 6000 tr/mn* !
Pour être précis cependant, ce moteur DiesOtto ne fonctionne pas exactement comme un diesel, où l'allumage s'effectue par la compression du mélange air-carburant. Il s'agit ici d'auto-allumage contrôlé (CAI en anglais). C'est différent, mais Mercedes indique que c'est similaire, et choisit alors de ne pas faire la différence. Nous suivrons les ingénieurs Mercedes dans ce choix, en remarquant tout de même que la combustion CAI est très propre. Peu de NOx, très peu d'hydrocarbures non brulés ni de particules, le système de dépollution à l'échappement ne coûtera pas trop cher. Ceci compensant cela, car le DiesOtto a besoin d'une gestion électronique très sophistiquée. Une distribution intégralement variable est aussi nécessaire, et pour obtenir le meilleur rendement Mercedes a employé une injection directe et une suralimentation par turbocompresseur.
Il faudra pas mal d'années avant que toute cette technologie devienne abordable, et pour l'heure Mercedes envisage le DiesOtto pour un véhicule du gabarit d'une classe S. Mais un avantage de toute cette technologie est qu'elle n'a pas besoin de beaucoup de cylindrée pour fournir une grande puissance.
Le DiesOtto qui sera présenté au salon de Francfort sera un 1800, 4 cylindres. Soit un petit moteur, mais qui donne 238 ch (175 kW) et 400 Nm de couple. Incroyable ! Et encore plus fort, Mercedes a calculé qu'avec un système Stop & Start qui coupe le moteur à l'arrêt, la consommation d'une classe S avec ce DiesOtto ne serait que de 6 l/100 km. Alors là, nous apprécions, parce qu'avec les 90 litres du réservoir d'une classe S, on pourrait faire Paris-Rome sans ravitailler ! Ce serait la voiture idéale pour les vacances...
Mercedes ne donne aucune date quant à l'arrivée de cette belle technologie sur une voiture de série, probablement quelques années à attendre, mais... Quelques années, qu'on comptera sur les doigts d'une main...
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