Comme j'en avais parlé il y a quelques semaines, voici une future technologie hybride prometteuse mais qui, semble-t-il, ne sera réservée qu'au marché Nord Américain... malheureusement pour nous, Européens drogués aux particules diesel.
Article extrait du magazine « Voitures Ecologiques » de Février/Avril 2012
HONDA encore plus branché : Honda Plug-in Hybride
Une concurrente de la Chevrolet Volt
Honda était jusque là réputée pour sa technologie hybride simple et accessible. Pour la seconde génération, c’est exactement l’inverse, du moins en ce qui concerne la sophistication mécanique.
L’Accord Hybride rechargeable qui sera commercialisée sur le marché américain en 2012 est une vraie usine à gaz. Son système hybride comporte un moteur à essence, deux moteurs électriques et une batterie lithium-ion, le tout dans une architecture totalement inédite. En fait, l’essentiel du temps, le système se comporte comme un hybride de série.
• Lorsque la batterie lithium-ion fer phosphate (6 kWh) est totalement chargée (1h30 en 220V), seul le moteur électrique de traction développant 120 kW (163 ch) entre en action. Dans cette configuration, on peut parcourir jusqu’à 24 km avec une vitesse maxi de 100 km/h.
• Si la charge de la batterie est basse, si on accélère fortement ou si la vitesse dépasse 100 km/h, le moteur à essence (4 cylindres, 2L, cycle Atkinson, 136 ch) se met en route. Il n’entraine pas les roues mais un générateur (100 kW) qui fournit l’énergie au moteur électrique de traction.
• Si la vitesse augmente encore, un embrayage transmet alors directement le couple du moteur thermique aux roues motrices. Cas unique dans toute la production automobile, le rapport de démultiplication du moteur thermique est fixe. Il n’y a en effet pas besoin de boite de vitesse puisque le moteur à essence n’entraîne jamais directement les roues en dessous de 100 km/h. Dans ce cas, le fonctionnement est celui d’un hybride parallèle.
C’est un peu le principe de la Chevrolet Volt, mais cette dernière fait appel à une transmission à « variation continue », obligatoire à cause de la puissance et du couple plus faibles de son petit moteur thermique (1.4L, 84 ch).
Grâce à ce système, Honda annonce des consommations plus faibles que tous les hybrides concurrents, sans toutefois annoncer de chiffres.
Impressions au volant :
Malgré notre courte prise en main, nous avons eu l’opportunité de vérifier le bien-fondé du système Honda. A vitesse modérée, la Honda Accord américaine dans laquelle il était installé se conduit comme une Nissan Leaf, avec souplesse et silence.
Si l’on écrase l’accélérateur, le moteur thermique se met alors en marche. Pas très bien insonorisé sur ce prototype, il ne hurle cependant pas comme le moteur thermique d’une Prius dans le même exercice. Son régime augmente progressivement avec l’accélération, faisant disparaitre le désagréable effet « mobylette » propre aux hybrides possédant une boite à variation continue.
Le seul bémol, le temps de réaction à l’accélération est plus lent qu’avec les autres systèmes.
Lors de notre essai, nous n’avons pas pu déterminer si le moteur thermique entraînait ou non les roues. A en croire l’afficheur central, ce ne fut pas le cas. Il faut sans doute un parcours plus long à plus grande vitesse pour que cela se produise.
La Toyota Prius Plug-In a, en tout cas, du souci à se faire car Honda prévoit de vendre cette Accord Hybride Plug-In à un prix similaire alors qu’elle offre des prestations supérieures.