Pour illustrer :
Vintage – Honda CRX Del Sol : il est où le soleil ?
Fin 1991, la 5ème génération de la Civic type EG voyait le jour sous une silhouette très fluide qualifiée de bio-design. La version CRX n’y échappait pas mais en changeant complètement de philosophie. Lorsque j’ai découvert la Civic 5ème génération fin 1991, je suis tombé en amour de sa silhouette surbaissée aux lignes fluides. J’ai vendu rapidement mon cabriolet qui partageait ma vie depuis trois ans pour en acheter une. Las, son succès fut tel que j’ai dû patienter plus de 6 mois pour avoir le plaisir de rouler avec, et en attendant je fus contraint de louer une Honda Concerto au concessionnaire Honda. Au volant de cette nouvelle Civic, il m’apparut rapidement que le soleil me manquait terriblement. La présentation de la nouvelle Civic CRX Del Sol signifiant » du soleil » me combla. Au point d’en acheter une ?
CRX Del Sol : Targa !
Cette 3ème génération de CRX abandonnait le concept de coupé sportif de la précédente ED9 déjà traitée dans Vintage pour celui du coupé Targa. Son toit dur démontable pouvait se glisser dans la malle tout en protégeant ses passagers à l’aide d’un arceau de sécurité ; concept déjà vu sur la Fiat X1/9, Matra 530 voire Porsche Targa. Mais Honda allait plus loin avec une étonnante motorisation électrique !
La CR-X Del Sol se caractérisait par une silhouette très fluide qualifiée alors de Bio-design
Le CRX Del Sol adoptait une carrosserie tout à fait différente de celles des 3 et 4 portes plus basse de 10 cm (1,24 m) et plus fuselée, se caractérisant par ses phares longue portée intégrés dans sa face avant. Par opposition à l’ancien modèle, c’était une stricte deux places bien qu’elle ait conservé la traction en reprenant le soubassement de la berline. L’habitacle s’arrêtait derrière la lunette arrière verticale qui offrait la personnalité de se baisser électriquement. En revanche, son coffre était grand avec un volume de 300 litres et supérieur à celui de la berline. Elle était proposée en deux motorisations : 1,6l ESI délivrant 125 ch, ou en VTI à distribution variable VTEC donnant 160 chevaux à 7600 tr/mn, version plus sportive se reconnaissant à des jantes chaussées de pneus plus larges (195/14), quatre freins à disques, une suspension raffermie et un aileron arrière pas très discret.
Une véritable petite sportive puisque dans un beau rugissement grave, elle pointait à plus de 210 km/h (190 km/h sur la ESI) en avalant gloutonnement le 1000 mètres DA en moins de 30 secondes. Bien sûr, ses tarifs étaient bien plus élevés que ceux de la berline avec 139 000 francs en 1992 contre 115 000 pour l’ESI berline, et 162 500 pour la VTI hardop auquel il fallait ajouter 10 000 francs pour le toit électrique. C’était une jolie somme qui explique le moindre succès de cette version, appuyé par le fait qu’elle ne comptait que deux strictes places.
Par rapport à la précédente, elle proposait un coffre bien plus utilisable en sacrifiant les petites places arrière
Un régal à conduire
Je me souviens de l’essai de la CRX Del Sol organisé dans le sud de la France et surtout de la couleur de la voiture conduite : vert métal avec l’intérieur rouge. On trouvait cela beau à l’époque, mais c’est bien connu, la mode se démode et c’est tant mieux ! Un vrai jouet sur les petites routes. Vive, à condition de jouer avec la boîte à 5 rapports. Le VTEC est merveilleusement sonore, la voiture légère et confortable malgré sa connotation sportive. D’ailleurs, sur la CRX, on aurait souhaité une carrosserie plus agressive que la sienne toute en lignes souples étudiées pour un bon CX. Le toit (en alliage léger !) s’enlevait en quelques secondes pour se glisser facilement dans le couvercle du coffre, en permettant de rouler sous le soleil sans effets de vent, en abaissant la vitre arrière et permettant ainsi son écoulement hors de la voiture. C’était le défaut de toutes les Targa qui provoquaient de violents courants d’air. Pas la CRX !
Si la planche de bord était très proche de celle de la berline, elle était spécifique à cette version
Le ballet du toit escamotable électrique
Contre supplément, il était possible d’obtenir un toit escamotable électrique avec ouverture et fermeture en 45 secondes. Temps calculé par Honda calqué à celui observé à l’arrêt à un feu rouge. Cette solution technique offrait un ballet fascinant ! Le couvercle de coffre se levait comme miraculeusement à la hauteur du toit à l’aide gros vérins, avant de l’avaler inexplicablement à l’aide de bras pour le glisser sous lui. Surréaliste ! De quoi provoquer un attroupement autour de sa voiture pour assister à ce ballet mécanique et hydraulique. Mais à cause du prix de l’option, peu la choisirent.
Victime de ses deux places, cette CRX Del Sol, dont la production ne dura que le temps qu’apparaisse la 6ème génération de la Civic en 1996, n’a pas eu le succès escompté en Europe. Ce qui n’est pas le cas aux USA où elle a cartonné ! Elle est très recherchée aujourd’hui dans notre pays par des passionnés qui la « tunent » avec élégance. Ses deux places furent d’ailleurs la raison pour laquelle je ne l’ai pas achetée après avoir beaucoup hésité, je me suis retourné vers un cabriolet 4 places plus habitable. Mais je n’ai pas trahi Honda puisque j’ai acquis une Rover 216 qui était une Honda Concerto produite par Rover, et animé par le 1600 Honda ESI en version 125 ch. Une belle mécanique mais sous le soleil !
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