Article paru dans la Revue Automobile du 1er mai 2014
Le SUV souverain
ESSAI 50'000km – Après une année intensive de test, le Honda CR-V affiche un bilan largement positif. Avec 2 qualités à mettre en gras: le confort et la fiabilité.
POWER OF DREAMS
Voilà une devise appropriée pour celui qui rêve, dans le cas présent, d'une voiture spacieuse apte à rouler sur les mauvais chemins. Honda créé pour lui cette 4ème génération de CR-V, que nous avons soumise à un essai longue durée de 50'000km dix ans après le lancement de la lignée. A l'époque, Honda était l'un des premiers constructeurs à offrir un véhicule typé break avec garde au sol surélevée et transmission intégrale optionnelle.
Le premier CR-V annonçait la vague des SUV et autres crossovers. Le modèle actuel, sorti à l'automne 2012, existe avec deux ou quatre roues motrices et laisse le choix entre trois motorisations: essence 2 l ou diesel 1,6 et 2,2 l.
Parfaitement adapté à ce SUV de bonnes dimensions, le gros diesel 2,2 l est désormais uniquement compatible avec la transmission intégrale, comme la voiture d'essai qui était en outre équipée de la boite automatique optionnelle.
Ce CR-V rouge "Passion Pearl", en dotation haut de gamme Executive est entré à la rédaction en 2012 et a très vite convaincu ses nombreux utilisateurs.
GRAND CONFORT
Le CR-V 2.2 est bien équipé dès la version de base Comfort, plus riche et plus chère que l'ancienne S puisque la clim bizone et la radio DAB sont de série. En Executive, le CR-V devient carrément luxueux. En outre, cet habitacle supporte les contraintes répétées - départ en vacances, pratique du tout chemin, changements multiples de conducteur - grâce à sa finition robuste et de qualité.
Le niveau de confort est du même acabit: les sièges maintiennent le corps tout en laissant une bonne liberté de mouvement, l'insonorisation est réussie et les suspensions sont suffisamment filtrantes, quand bien même leur fermeté joue en faveur du comportement. Rien à redire non plus sur la tenue de cap aux plus hautes vitesses. L'ESP corrige tout débordement, y compris l'éventuel louvoiement d une remorque. Réservé aux niveaux d'équipement supérieurs Lifestyle et Executive, le pack sécurité apporte un régulateur de vitesse radar (avec freinage anticollision) et le contrôle de tenue en ligne. Option coûteuse, la navigation avec disque dur (2700 francs) n'est sans doute pas le meilleur modèle du genre, notamment pour ce qui touche à sa facilité d'utilisation. La banquette arrière coulissante n'est plus à l'ordre du jour, ce qui a permis de gagner du poids et de la place. Et puis le système de basculement de la banquette est enfantin. Il suffit de toucher l'assise ou la commande près du hayon pour voir le rabattement s'opérer automatiquement sans effort. La surface libérée apparaît alors pratiquement plane, et d'une bonne longueur. En matière de chargement, on aurait seulement pu souhaiter le même système de relèvement de l'assise que celui des Jazz et Civic. Le hayon n'est motorisé que sur les modèles Executive et il aurait pu s'ouvrir plus haut, car on a vite fait de le toucher de la tête.
CINQ RAPPORTS ET ALORS?
A une époque où les boîtes automatiques contiennent sept, huit voire neuf vitesses, l' unité à cinq rapports du CR-V passe pour une vieillerie, et pourtant, elle fait ce qu'on lui demande avec beaucoup d'à-propos et apparaît bien adaptée au quatre-cylindres 2,2 litres, souple et peu vibrant. Le CR-V 2.2 i-DTEC automatique offre non seulement de bonnes performances (10.6 s de 0 à 100 km/h), mais il se montre encore particulièrement sobre à la pompe. La moyenne de 7,3 l de diesel aux 100 km fait référence parmi les SUV compacts et elle descend à 7 l à la belle saison.
A boîte et motorisation équivalentes, le Ford Kuga est moins rapide et boit davantage (11,4s /7,9l/100km). Le VW Tiguan prend l'avantage en consommation mais accélère moins fort (11,7s). Seul le Mitsubishi ASX 2.2 DID s'aligne sur le Honda ( 6,9 l/100 km, 10,8 s), mais il est moins spacieux. En début d'essai, il a fallu faire réparer le micro de la commande vocale, défectueux depuis le premier jour. Après cela, nous n'avons visité la concession que pour les services réguliers des 20'000 et 40'000 km, profitant de l'occasion pour permuter les pneus (hiver-été). Lors du premier service, le pare-brise a été changé car il s'était fendu avec le froid. Autre défectuosité apparue en fin de par cours: un essuie-glace avant s'est mis à grincer comme une charnière rouillée. Il n'y a pas eu d'autres marques d'usure à signaler, ce qui confirme la bonne impression de qualité.
COUTS NORMAUX
Coté finances, le CR-V 2.2i-DTEC se maintient dans des limites acceptables (voir le tableau). le coût du kilomètre revient à 58 centimes pour une distance annuelle de 50'000km,maisil peut gonfler quelque peu si l'on opte pour une version tout équipée et bardée d'options, comme la voiture d'essai. Au final, le CR-V fait figure de choix tout à fait raisonnable pour qui recherche un tout chemin au coffre immense, confortable, peu gourmand et performant sur la route. Les quelques rares critiques sont encore très supportables.