C’est une analyse parmi d’autres qui s’appuie surtout sur la notion de « traitement » puisque c’est cette notion qui fait basculer le particulier dans le règlement sur les données personnelles. Mais je pense que l’argumentation ne tient pas.
Cette notion de traitement (en France) est indépendante des lieux visés (publics ou privés) et s’applique à toutes les caméras de surveillance des particuliers même sur le strict périmètre de leur propriété. Or précisément , dans ce cas, il est bien considéré par la CNIL que l’enregistrement seul ne constitue pas un traitement (et nécessite pas une déclaration à la CNIL). Et ce d’autant que ces enregistrements sont effacés automatiquement (vu la taille des fichiers… c’est une nécessité absolue !).
A ce sujet, il y a beaucoup de bêtises colportées par les vendeurs d’alarmes et de sécurité à distance pour forcer à mettre un panneau « vidéosurveillance par xxxx ». Un panneau n’est pas obligatoire sur un espace privé…
Donc ici, l’article (et le juriste) « a faux »… . L’enregistrement ne constitue pas un traitement. Le traitement dépend de ce que l’on en fait. Cette question peut se poser dans le cas des dashcams probablement plus souvent que dans le cas des caméras de vidéosurveillance privées.
Il reste la notion d’espace public.Dans les jurisprudences relatives aux caméras de surveillance des particuliers qui surveillent leurs entrées sur la voie publique, les caméras sont bien tolérées par la justice pour autant que la prise d’image soit strictement liée au but visé (surveillance de son entrée ou façade) et évidemment limitée à l’entrée (ou façade) proprement dite. Il y a de la jurisprudence la dessus.
https://droit-finances.commentcamarche.com/immobilier/guide-immobilier/453-camera-de-surveillance-exterieure-la-reglementation/Il est possible de filmer la rue située devant la propriété. Mais il doit uniquement s'agir des abords immédiats du logement et non d'une mise sous surveillance de la voie publique.Cependant il n’y a aucune jurisprudence en France concernant les dashcams qui filment assez largement au delà de l’environnement immédiat de la voiture. Donc, ce juriste ne peut répondre tant qu’il n’y aura pas eu un cas. Et le jugement risque fort de dépendre du cas en question….
Qu’un particulier soit condamné parce qu’il a diffusé des images, c’est normal. Pour le reste, l’interprétation de l’article me paraît effectivement étayée par rien de tangible et certainement pas des jugements hors de France ni un témoignage de particulier dont on ne sait pas très bien comment il a posé sa question et quelle valeur a la réponse : certainement, la CNIL ne souhaite pas se prononcer sur une question posée « à la volée ».
On peut admettre qu’il y un flou juridique sur la notion d’espace public dans le cas des dashcams. S’agit il d’une surveillance de la voie publique (interdite) ou de la voiture ? Et il y a aussi une question quant à l’usage qui est fait des enregistrements. Mais il y a beaucoup de dashcams et zéro jugements… cela ne doit pas passionner les législateurs.
Le titre ne crédibilise pas beaucoup leurs auteurs…