- Est-il vrai de penser comme on peut le lire que le prix du GO monte car les raffineries tournent à fond pour le produire (demande en hausse au niveau mondial) et que l'essence est également produite un peu comme un "déchet" ? Je pensais que le raffinage du GO était moins poussé que celui pour produire de l'essence ...
L'essence n'est absolument pas produite comme si c'était un "déchet"

La technique du raffinage est une activité complexe, et les produits qui sortent de raffinerie dépendent de la qualité du pétrole brut qui va être raffiné et de la technique de raffinage utilisée.
Avant toutes choses, quelques mots sur
le pétrole brut
* Il est composé de :
- 84 à 87% de carbone
- 11 à 14% d'hydrogène
- 0,05 à 6% de soufre
- 0,1 à 1,5% d'azote
- + une quantité infime de métaux, d'oxygène, d'eau, de sels minéraux
* Ses caractéristiques varient selon sa provenance.
- Les bruts "légers", comme le
brut Saharien (Algérie), le
Brent (Mer du Nord) ou
l'Arabe Léger (Arabie Saoudite) ont un indice API élevé et une faible teneur en soufre ( < à 0,5%). Ils permettent d'obtenir de coupes pétrolières variées.
- Les bruts "lourds" comme le brut
Safaniyah (Arabie Saoudite) ou le
Boscan (Vénézuela) ont un faible indice API et une forte teneur en soufre (de 3 à 6%). Les coupes pétrolières sont plus restreintes.
Une
coupe pétrolière c'est le résultat du traitement du brut après raffinage, et sa valorisation en produits pétroliers.
- Un brut léger permet d'obtenir environ
=> 40% de produits légers (GPL, gaz butane/propane, l'essence légère ou naphta, l'essence lourde c'est-à-dire le SP98 & 95),
=> 40% de produits moyens (le carburéacteur, le GO et fioul domestique)
=> 20% de produits lourds (fioul lourds et bitumes).
- Un brut lourd ne permet d'obtenir
=> qu'une infime quantité de produits légers (uniquement les gaz)
=> environ 30% de produits moyens
=> et quasiment 70% de produits lourds.
La structure de la raffinerie et la technique de raffinage est donc différente selon le type de brut à traiter et le type de produits qu'on souhaite obtenir.
Je ne m'étendrais pas sur ces techniques, un peu complexes pour moi !

Disons en quelques mots que la 1ère étape c'est la distillation (atmosphérique ou sous vide) : les hydrocarbures sont séparés selon leurs températures d'ébullition respectives.
La 2ème étape est l'amélioration du produit selon différentes méthodes (isomérisation, reformage catalytique, craquage catalytique, hydroformage….) en fonction de la réaction chimique qu'on souhaite obtenir.
L'organisation du marché pétrolier La consommation de produits légers est très forte dans les pays développés, tandis que les pays en voie de développement consomment davantage de produits lourds.
Par ailleurs la valorisation financière d'un produit léger est bien plus intéressante que celle d'un produit lourd, même si elle nécessite de gros investissements pour la mise en place de techniques de raffinage plus complexes.
Les capacités de raffinage sont donc adaptées aux besoins locaux ou régionaux.
L'Amérique du Nord a toujours été un gros consommateur d'essence, alors que l'Europe est depuis de nombreuses années un marché plus équilibré (la part du GO dans la consommation étant plus importante). Jusqu'à présent, l'Europe vendait ses excédents d'essence en Amérique du Nord et importait du GO de Russie.
Avec l'explosion du prix du pétrole, l'Amérique du Nord découvre que le GO ne sert pas qu'aux tracteurs...et qu'il existe des voitures qui consomme moins de 25 l/100 km

L'Europe, qui a un faible pour le GO depuis longtemps, se prend maintenant de passion pour lui au nom de ses vertus anti-CO2
A cela s'ajoute l'explosion de la consommation en Asie, qui construit certes ses propres raffineries, mais il y a malgré tout un temps de décalage.
Le temps d'adaptation des capacités de raffinage est plus lent que celui du consommateur, ce qui crée des tensions sur le marché pétrolier, et donc sur le prix du produit.....c'est ce qui se passe ces derniers temps avec le GO.