Je suis quasi persuadé que le choix de tout miser sur le diesel en abandonnant quasiment le développement des moteurs essence fut un choix stratégique pris par les constructeurs automobiles généralistes européens (PSA, Renault, VW, Audi, Fiat) il y a 15 ans, afin de contrer la concurrence des marques japonaises qui avaient (et ont toujours) une avance technologique nette sur les moteurs essence et qui, par contre, ne produisaient pas ou peu de moteurs diesels pour les véhicules légers du fait d'une interdiction réglementaire de cette motorisation au Japon.
En clair, au lieu de chercher à rattraper leur retard et d'investir sur de nouveaux développements technologiques pour diminuer la consommation des moteurs essence, les constructeurs européens ont préféré investir sur ce qui leur serait moins couteux et plus facile à développer, à savoir l'amélioration du diesel pour le rendre puissant et moins rugueux.
Mais ils se sont foutus de la toxicité supérieure émise par la pollution intrinsèque de ces moteurs et ils se sont également foutus du fait que la majorité des automobilistes européens n'ont ni une utilisation qui justifie le choix du diesel (un européen parcoure en moyenne 10200 kms/an/habitant en voiture individuelle selon une étude de l'EEA de 2001), ni une utilisation adaptée au diesel, celui-ci ne supportant pas les petits trajets.
Or, la circulation en ville représente la moitié des kilomètres parcourus en France pour des trajets souvent courts, 50% des trajets en ville étant inférieurs à 3 km, 15% à 500m, d'où au final, un risque de panne plus élevé sur le diesel du fait ce cette utilisation.
Les principaux constructeurs automobiles européens ont donc mis en avant le diesel dans leur gamme, permettant ainsi de minorer la concurrence japonaise et offrant aussi une rentabilité rapide du fait d'un prix plus élevé à la vente et de coûts d'entretien plus rémunérateurs que les modèles essence.
Grâce à un discours marketing bien huilé, focalisant les automobilistes uniquement sur le gain de consommation par rapport aux modèles essence, et grâce au concours des gouvernements qui, par une surtaxation du SP, permettent au GO d'être moins cher à la pompe, les constructeurs européens sont parvenus à vendre des automobiles plus chères à l'achat et à l'entretien en faisant croire aux gens qu'ils feraient des économies...
Le pire c'est que cette croyance est tellement ancrée dans les esprits que malgré les effets avérés des rejets toxiques sur la santé dans les centres urbains et malgré l'augmentation des problème de fiabilité des diesels modernes, les gens continuent à acheter du diesel comme un réflexe conditionné, sans chercher à s'informer sur les nouveaux types de motorisations essence ou hybrides.
Et il se peut bien que les français ne s'intéresseront à l'hybride que lorsqu'il sera associé à un diesel, bien que ça soit une bêtise tant techniquement parlant, qu'économiquement ou qu'écologiquement...