Pour les fans de Aston: dans l'excellent magazine CAR (UK)
Je vois qu'on a de saines lectures ! M'fait penser que je ne suis pas encore passé chez WHSmith, ce mois-ci...
Quant aux voitures qui m'ont donné le plus d'émotions et que j'ai conduites, je vais m'en tenir à mes deux titines... de la planète Honda.
Le CRX, d'abord, si petit qu'on monte dedans comme on enfilerait un jean, ou presque... Avec son côté bicyclette (on est en prise directe avec la route et la mécanique), sa pureté mécanique (rien ne vient filtrer les sensations, pas d'assistance, un petit 1,6 L DOHC qui se fait rageur dans les tours), son assise si basse qu'on regarde les "pilotes" de supercars dans les yeux, c'est simple de se prendre au jeu et de conduire comme si on était en mission "pour le seigneur" ou "au service de sa grâcieuse majesté", selon les références auxquelles chacun voudra se porter...

Et là, on est en présence d'un kart, minuscule (les routes en sont d'autant plus larges) et pas vicieux. Au ras du sol, on a déjà l'impression de tracer la route même à des vitesses pas (trop) répréhensibles, et on est rassuré d'avoir une traction qui réagit suivant les canons du genre, sous-vireuse et qui réagit sainement aux soulagements de la pédale des gaz. On peut la forcer dans les virages, faire crisser les pneus, perdre et reprendre de l'adhérence, sans pour autant aller bien vite, les limites sont faciles à cerner (sur le sec, pas de mumuse sur le mouillé, SVP !

) et on se fait plaisir à contrôler tout ça... Et quand je descends de la voiture, je ne peux m'empêcher de sourire, à la fois pour le plaisir procuré, mais aussi pour sa ligne qui me fait encore craquer...
Puis vient le tour de l'ATR, et là, tout change. La taille, d'abord ! C'est une berline moyenne, soit, mais en sortant d'un CRX, c'est un paquebot. La ligne aussi : franchement, si je me retourne sur une ATR, c'est pour ce qu'elle représente, pas parce qu'elle est sublime de beauté, hein !

Et on la conduit, et là encore, tout change. Avec le CRX, les limites de l'auto étaient en deça de celles du conducteur, qui pouvait gentiment la martyriser sans se faire peur ; avec l'ATR, ses limites sont bien au delà de celles de son conducteur, bibi en l'occurrence. Les vitesses de passage en courbes sont irréelles et en l'état des choses, je ne l'ai jamais prise en défaut sur le sec. Même sans me traîner, en allant à ce que je conçois comme le maximum de mes capacités, l'ATR reste plantée sur la route : un virage, on tourne le volant, elle obéit et... c'est tout. Merci le châssis avec une rigidité augmentée de 40% par rapport à l'Accord "de base", le Torsen, les suspensions et la géométrie spécifiques, sans parler des freins majorés (les étriers avant dérivent de ceux des premières générations de NSX). Quand je suis en Haute-Savoie, j'ai la chance de séjourner en haut d'un col et à chaque montée, je ressors humble, voire humilié, par le talent de la machine. La question que je me pose, c'est "que pourrait-elle faire entre des mains expertes ?"...
On me souffle "briller en championnat BTCC", comme à la fin des années 90. Bref, c'est une auto simplement bluffante.