Delphine Batho : la hausse de la fiscalité du diesel est "incontournable"
L'alignement "progressif" de la fiscalité du diesel sur celle de l'essence est une question de "santé publique", selon la ministre de l'Écologie Delphine Batho.
Alors que le sujet semblait enterré par le gouvernement (lire notre article), la "patate chaude" de la différence de fiscalité entre le gazole et le super en France est passée entre les mains de la ministre de l'Écologie Delphine Batho, qui s'exprimait sur les ondes de BFM. Alors qu'on lui suggérait qu'un alignement de la fiscalité du diesel sur l'essence apporterait entre trois et quatre milliards d'euros par an à l'État, la ministre a répondu que "ce n'est pas un sujet de recettes fiscales", "c'est un problème de santé publique". Une façon de poser le problème sur un autre plan et de tenter de revenir sur ce débat via la pollution aux particules fines (lire l'étude de l'European Heart Journal).
Sujet qui "sera incontournable"
"Il y a aujourd'hui 40 000 décès prématurés chaque année liés à la pollution de l'atmosphère et une des raisons de la pollution de l'atmosphère dans les grandes villes notamment, c'est le problème du diesel et notamment des vieux véhicules au diesel, par exemple les véhicules d'avant 1997, d'avant 2000 qui polluent 30 fois plus qu'un véhicule récent", a souligné la ministre (lire notre analyse). "On ne peut l'aborder que de façon progressive", et "ce n'est pas décidé", a-t-elle toutefois précisé, tout en soulignant : "Je pense que ce sera incontournable. Ce sera aussi quelque chose qui sera attendu par le secteur des raffineries en France puisque le paradoxe, c'est qu'on importe du diesel et qu'on exporte de l'essence, donc ce sera aussi quelque chose de positif pour la balance commerciale." Le dossier n'est donc pas clos, et entre les recettes fiscales à en attendre et la santé publique, le gouvernement saura habilement - et nécessairement - faire aboutir ce dossier.
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