Honda CR-V 2.2 i-DTEC
L'habit ne fait pas le moine. Cette maxime, le CR-V l'a faite sienne depuis 1995. À chaque nouvelle génération, le modèle change peu sur le plan du style, mais évolue de manière significative sur les aspects techniques, de l'agrément et de la sécurité.
Le CR-V de 4e génération est toujours bâti sur la plate-forme de son prédécesseur. Renforcée (résistance à la torsion et à la flexion augmentée de respectivement 9% et 7%), cette structure présente un empattement inchangé (2,63 m) pour une longueur et une largeur stables (de 4,57 m et 1,82 m), mais une hauteur réduite de 3 cm (hors antenne, une de la génération «requin» à présent). Voilà des cotes qui ne devraient pas bouleverser les choses, même si Honda insiste sur le fait que le nouveau CR-V est nettement plus habitable. Et c'est vrai: grâce à un aménagement intérieur repensé et à des assises de sièges implantées plus bas, les passagers gagnent quelques millimètres pour la tête malgré une ligne de pavillon non seulement abaissée, mais aussi plus fuyante. Les progrès sont également intéressants du côté du coffre ainsi que pour ce qui concerne la sécurité. Outre une coque plus rigide, ce SUV peut compter sur un nouvel ESP qui gère désormais les attelages ainsi que sur une aide au maintien dans la voie de circulation, un dispositif de freinage automatique prévenant des collisions et un régulateur de distance. Par contre, l'éventail mécanique se réduit pour l'heure à une seule proposition Diesel (2.2 i- DTEC de 150 ch), avec une boîte automatique (à 5 rapports seulement). Mais d'ici peu, Honda introduira une seconde version Diesel, une «traction» celle- là, qui sera équipée du seize-cents récemment inauguré par la Civic (120 ch).
La mécanique : 116/160
Récemment refondu, le 2.2 litres voit son rendement considérablement progresser. Si sa puissance n'a augmenté que d'une poignée de chevaux, ça suffit largement à le rendre polyvalent. Toujours présente au ralenti, l'empreinte sonore de ce 4-cylindres se réduit une fois en mouvement. À allure stabilisée, on ne l'entend plus. La commande et l'étagement de la boîte 6 sont exemplaires. On n'en dira pas autant de l'automatique, d'ancienne génération, à 5 vitesses seulement et sans stop&start.
La tenue de route : 115/160
La coque (de son prédécesseur) est rigidifiée et ses trains roulants sont peaufinés. Au volant, ça change tout, ce SUV n'a plus rien de pataud. Efficacité et agrément sont au rendez-vous, même si l'on a connu mieux en matière de dynamisme (direction insuffisamment centrée). Cela dit, il n'y a pas erreur de casting : le CR-V remplit parfaitement sa vocation de SUV familial. La transmission intégrale est montée d'office et le coupleur agit désormais au moyen d'un moteur électrique.
La sécurité : 145/200
Le CR-V progresse bien évidemment au chapitre de la sécurité. En l'occurrence, il peut désormais recevoir un régulateur de vitesse actif combiné à un dispositif de maintien (et de correction) sur la bande et un système anticollision qui, si nécessaire, peut déclencher un freinage automatique. Seul hic : tout cet attirail n'est disponible que sur le haut de gamme Executive à travers un pack qui coûte plus de 5.000 €. Drôle de politique !
Le confort : 145/200
Le CR-V offre une suspension bien amortie ainsi qu'une excellente sellerie. Tous les éléments de confort sont donc réunis sur ce SUV qui se montre de surcroît bien mieux insonorisé que précédemment, sauf peut-être pour ce qui touche aux bruits aérodynamiques encore un peu trop présents sur autoroute. Cela dit, le CR-V propose une très belle habitabilité, notamment aux places arrière où 3 personnes peuvent prendre place. L'instrumentation est complète, mais l'ergonomie mériterait d'être simplifiée.
Le sens pratique : 116/160
Le CR-V est un vrai futé : hayon (motorisé sur les hauts de gamme) s'ouvrant largement, portières capables d'un angle de presque 90°, espaces de rangement nombreux et accessibles, modularité remarquablement bien pensée et habitabilité princière. Avec ces qualités, il s'apprécie tant dans le cadre d'une utilisation familiale que pour les loisirs (2 VTT peuvent être logés dans le coffre sans devoir démonter leur roue avant). Le CR-V cache des qualités insoupçonnées : il gagne à être connu.
Le budget : 78/120
Le CR-V n'est pas vraiment donné. Normal avec un 2,2 Diesel et une transmission intégrale. Il est bien évident que la version «traction» du 1.6 Diesel sera nettement plus intéressante et donc en mesure de rivaliser avec les modèles coréens d'accès de gamme. La dotation est correcte, sans plus. Le fait est qu'il est systématiquement nécessaire de monter de niveau de finition pour accéder à des équipements supplémentaires. C'est typiquement japonais et ça laisse peu de liberté à l'acheteur.
Conclusion : 715/1000
Ça n'a l'air de rien, mais le CR-V est un véhicule pétri de qualités: mieux fini que son prédécesseur, mieux équipé, plutôt performant - tout en étant très sobre -, toujours très confortable, remarquablement aménagé et habitable, il possède objectivement toutes les cartes en main pour sortir de l'ombre. Mais à la réflexion, c'était déjà le cas de ses prédécesseurs, et en tout cas, des exemplaires diésélisés. On pourrait dès lors se demander ce qui a tendance à coincer. Une présentation sans personnalité ? Peut-être. Un moteur Diesel fiscalement pénalisé ? Plus vraisemblablement. Mais ce n'est plus qu'une question de semaines, la libération est proche. Avec le seize-cents Diesel de 120 ch, ce CR-V aura enfin les roues libres (surtout à l'arrière) pour casser toutes ces idées reçues et se faire connaître (enfin) à sa juste valeur.
Points positifs
Agrément mécanique et commande de boîte
Capacités routières, confort de marche
Aménagement intérieur bien pensé
Habitabilité très généreuse
Équipements de sécurité à la page...
Points négatifs
... mais réservés au haut de gamme
Options peu nombreuses sur version d'accès
Visibilité périphérique moyenne
Insonorisation perfectible (vent, roulement)
Fiscalité peu avantageuse du 2.2 litres
Boîte automatique dépassée
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