Prise en main Honda e - Revue Automobile du 20.02.2020.
La Honda e est le fer de lance de la stratégie «Electric Vision» de la marque en Europe. L’occasion d’une première prise de volant s’est présentée sous le soleil de plomb de la Costa Blanca, où la petite voiture de couleur blanc nacré brillait de tout son éclat. Le design épuré et un tantinet rétro de la carrosserie aux phares ronds fait bon ménage avec des caractéristiques plus contemporaines, voire futuristes.
La Honda e offre une autonomie de 222 km. La planche de bord peut se partager entre le conducteur et le passager.
Une fois la voiture déverrouillée, ce qui peut se faire au moyen d’un smartphone donnant accès à toutes les autres fonctionnalités, les poignées de porte affleurantes sortent de leur logement et vous invitent à prendre place à bord. Les portières dépourvues de cadre affinent la silhouette et mettent en valeur l’aspect flottant du toit de teinte contrastée. Si les places arrière paraissent assez chichement comptées malgré un empattement identique à celui de la Jazz (253 cm), on est parfaitement à l’aise au volant. Assez fermement rembourrés, les sièges avant sont confortables, bien que relativement étroits et offrant peu de maintien latéral. Mais nous sommes dans une citadine! Le premier élément surprenant est la planche de bord. Quasiment rectiligne et garnie d’un insert en imitation bois sur toute sa largeur, elle semble sortie tout droit des années nonante. Le volant à deux branches fait aussi très «vintage», malgré les boutons dont il est garni. Mais le voyage dans le passé s’arrête là, place au futur. Les images filmées par les deux mini-caméras faisant office de rétroviseurs extérieurs sont renvoyées, parfaitement nettes, dans deux écrans de 6 pouces placés à chaque extrémité de la planche de bord et orientés vers le conducteur. Le rétroviseur intérieur, lui, peut fonctionner au choix en mode caméra ou comme un miroir teinté traditionnel.
Mais la citadine électrique a d’autres astuces. Le large bandeau qui intègre les écrans tactiles de bord, par exemple, est partageable entre le conducteur et le passager avant. Ils peuvent se répartir ou s’échanger toutes sortes d’informations. L’intelligence artificielle est omniprésente à bord, impossible de tout détailler ici. Mentionnons simplement l’assistant de parcage, garant la voiture pratiquement tout seul, ou l’assistant vocal «Ok Honda», qui est à l’écoute des moindres désirs du conducteur.
Une vraie propulsion
La citadine électrique démarre selon la procédure habituelle. A basse vitesse, un léger bourdonnement, audible surtout à l’extérieur, avertit les piétons qui pourraient être surpris de voir surgir cet engin furtif. Mais, quand vous appuyez un tant soit peu sur l’accélérateur, la Honda e prend rapidement de la vitesse. La fiche technique indiquant 8,3 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, vous ne perdrez pas de temps entre deux feux rouges. En plus, Honda Suisse n’importe que la version Advance, la plus puissante, dont le moteur électrique délivre 113 kW (154 ch) et un couple maximal de 315 Nm.
Détail important, ce moteur est placé au-dessus du train arrière et fait de la Honda e une propulsion. Déchargées de leur fonction de transmission, les roues avant peuvent donc braquer avec un angle très prononcé et permettent de manœuvrer dans un mouchoir de poche. Attention tout de même, car le diamètre de braquage de 8,6 mètres (entre trottoirs) peut inciter certains à faire des demi-tours interdits par le code de la route.
La batterie lithium-ions de 35,5 kWh est intégrée au plancher, ce qui a permis d’abaisser le centre de gravité et de répartir les masses de manière parfaitement équilibrée. La Honda e est donc une petite voiture très agile. Et, en conduite dynamique, le train arrière et la direction donnent bien les sensations typiques et très agréables d’une propulsion.
Récupération d’énergie réglable
La quantité d’énergie récupérable à la décélération, qui se traduit par un frein moteur plus ou moins prononcé, est réglable au moyen de mini-palettes placées sous les deux branches du volant. L’amplitude de réglage possible (maximum 0,18 g) ne permet cependant pas toujours d’exploiter comme on le voudrait un mode de conduite «one pedal», pourtant revendiqué par le constructeur. C’est le cas, notamment, à la descente ou sur des itinéraires jalonnés de ronds-points.
La Honda e sera commercialisée en Suisse dès juin ou juillet. Son prix catalogue de 43 100 francs (avec Wallbox) est élevé pour une citadine, même électrique et bien équipée. Mais, comme les 150 premiers exemplaires sont déjà réservés, Honda n’a aucun intérêt à la brader. Premières livraisons cet été.