Tu crois qu'il suffit d'asséner le mot citadin pour discréditer tout à la fois les paysans qui s'engagent dans le bio, la vente en directe et/ou les amap et les consommateurs qui par leurs achats soutiennent ces initiatives...?
C'est quoi pour toi ces paysans là : des gratte-papiers qui du haut de leur tour d'ivoire dans leurs centres-villes ensorcellent leurs clients et arrivent à leur faire avaler des cailloux comme tu dis pour des fruits, des légumes, des oeufs, ou de la viande ?
C'est curieux cette hostilité et ce mépris à l'égard de paysans qui sont sûrement tout aussi professionnels et amoureux de leur métier que tes clients : ça n'aurait rien à voir avec le fait qu'ils t'ont tourné le dos ?
Tu te méprends totalement PENGUELEN, mais justement je sait certainement des choses que tu ne connais pas (j'espère tout du moins pour ce qui est de mon travail et de la production de fruits et légumes)
Pour info un hectare de pommes produit entre 30 et 80 tonnes de pommes, pour cela il faut des hommes et du matériel (plus nombreux potentiellement en AB), il faut des produits de protection des plantes (vilains pesticides, plus nombreux en AB tout du moins au niveau des fongicides), il faut des filets contre la grêle (et ou les insectes en bio), tout cela représente un cout important tu l'imagines.
Bref, pour rémunérer le producteur à 1500€ brut par mois (ce qui est vraiment très peu compte tenu du travail et des risques engagés pour cette production) il faudra qu'il vende ses pommes (sur une base de 80 tonnes) à 0,225€ le kilo. Si il vends juste autour de chez lui ses 80 tonnes il va lui falloir des frigos pour les conserver 8 mois. Lissé sur 12 mois il faut qu'il vende presque 7 tonnes par mois, cela ne sera pas forcement évident en zone de production.
Donc je ne jette pas un système de commercialisation, mais toujours parler de vente de proximité, à la ferme ou AMAP est réducteur. Pour 66 millions de personnes il faut quoi qu'il arrive des volumes, du stockage, du transport.
Contrairement à ce que tu penses je travaille et conseille des grosses exploitations (conventionnelles/BIO), des petits producteurs. Et leurs systèmes de commercialisation sont extrêmement diverses : marché locale, AMAP, grande distribution, export...
Encore une fois je suis souvent un peu brutale car de nos jour je n'entends que des "citadins" pour nous expliquer (techniciens et producteurs) ce qu'il faut faire, c'est un peu comme si je dit au docteur ce que je dois prendre pour me soigner !!! ou au pilote d'un avion comment calculer son plan de vol !!!