Lada Niva 2024 : Va-t-il arriver chez nous ?
Le plan stratégique « Renaulution » a réservé son lot de surprises, parmi lesquelles un concept-car préfigurant un tout nouveau Lada Niva. La grande question, le verra-t-on débarquer chez nous, en France ? Quelques éléments de réponse.
Les raisons d’y croire
1. Des solutions techniques modernes
Le modèle économique prévu dans le cadre du nouveau plan stratégique du Groupe Renault place Dacia et Lada au sein d’une même "business unit" qui permettra, selon le groupe, de "créer davantage de synergies entre Dacia et Lada". Commercialiser le Niva chez nous ne serait en cela pas une opération très onéreuse grâce à ce partenariat rapproché entre deux marques dont la stratégie est d’ailleurs semblable, à savoir limiter au maximum les coûts. Entre autres, on sait déjà que cette future génération sera basée sur la moderne plate-forme CMF-B. Des dessous modernes, qu’il partagera ainsi avec le Dacia Duster ou encore les Renault Clio, Captur et Arkana, qui permettront à ce modèle de proposer des prestations parfaitement adaptées aux difficiles exigences des Européens, et donc des Français.
2. Une solide réputation
Tout le monde n’a peut-être pas une histoire avec ce modèle, comme c’est le cas en Russie, mais nombreux sont les Français qui ont déjà croisé son regard. Même s’il était un peu rustre, le Lada Niva avait ses adeptes en France, notamment dans les régions montagneuses et/ou accidentées, grâce à ses capacités en tout-terrain hors pair et ses tarifs très biens placés. Autrement dit, il y aurait probablement un confortable vivier de clients qui possèdent encore ce modèle ou en ont eu un par le passé et qui pourraient être tentés par l’achat de ce nouveau venu.
Les raisons de ne pas y croire
1. Concurrence avec Dacia, une marque ayant une stratégie assez similaire
Il semblerait cependant étonnant que le constructeur russe fasse son retour chez nous dans la mesure où, au sein du Groupe Renault, la marque low-cost par excellence en Europe, et en France, c’est aujourd’hui Dacia. Car oui, Dacia et Lada partagent une même vision de l’automobile : "proposer des produits abordables, basés sur des technologies abordables et destinés aux acheteurs cherchant l’achat malin", d’après le communiqué partagé par le groupe la semaine dernière. Et ce, quand bien même Lada se distinguerait de Dacia par sa dimension "robuste et solide". Et avoir deux marques qui ont une démarche assez comparable sur un même territoire, c’est prendre le risque de créer de la confusion dans la tête des acheteurs.
2. Reconstruire un réseau ou s’implanter dans les établissements Dacia ?
D’ailleurs, dans le même ordre d’idée, Lada n’est plus importée chez nous depuis un peu plus de trois ans. Il faudrait donc reconstruire un réseau digne de ce nom, ce qui demande un certain investissement. À moins que les concessions Dacia puissent accueillir des modèles Lada via un espace dédié. Mais cela augmenterait d’autant plus la confusion entre les deux marques…
3. Plus vraiment adapté chez nous
Aujourd’hui, les 4x4 purs et durs ont presque disparu en France. La mode est aux SUV. Certes, puisque le nouveau Niva utilisera la plate-forme CMF-B, il pourrait lui aussi profiter de motorisations hybrides et éventuellement hybrides rechargeables (même si c’est moins probable pour cette dernière), comme ses cousins de chez Renault, et prochainement de chez Dacia. Mais quand le constructeur russe annonce les caractéristiques de son futur tout-terrain - transmission intégrale, garde au sol surélevée et boîte courte - et à regarder son design cubique à l’aérodynamique défavorable, on se dit qu’un tel modèle, surtout par les temps qui courent (car l’Etat fait la chasse aux véhicules émetteurs de CO2), ne serait plus tout à fait adapté à notre pays. Comme avait pu l’être son prédécesseur encore dans les années 2000, mais en perte de vitesse depuis le début de la décennie suivante, malgré l’apport de sa variante GPL.
automobile-magazine.fr