Débat caricatural en Ile-de-France
Les épisodes de pollution à Paris (mais aussi ailleurs en France) ont suscité une vive polémique voici quelques jours. Décryptage.
Bouc émissaire
Quand tout va mal dans la société, c’est en raison de la crise. Et quand l’air est pollué, c’est à cause des voitures ! Plusieurs élus d’Europe Écologie-Les Verts, dont un adjoint au maire de Paris, n’ont pas pu s’empêcher de rendre le débat caricatural la semaine dernière. Manifestation dans la capitale, blocage d’une rue, dénonciation des pouvoirs publics qui refuseraient de mettre en place la circulation alternée et autres mesures...
Le fond du problème est hélas bien plus complexe : « La situation est à peu près comparable à celle de l’an dernier, où l’on avait vécu un début de printemps très chaud » analyse l’un des ingénieurs d’Airparif, l’association chargée de surveiller la qualité de l’air en Ile-de-France.
Une exigence plus grande
L’an dernier pourtant, le printemps n’avait pas été synonyme de scandale dû à la pollution automobile... Tout simplement parce qu’entre-temps, les seuils de recommandation et d’alerte à la pollution aux particules ont changé ! L’argus l’avait écrit début janvier 2012 : la France a encore durci les taux de particules dans l’air à respecter, alors qu’elle n’était déjà pas capable de respecter les normes précédentes. Conséquence, les seuils sont dépassés presque tous les jours, les médias le découvrent et les politiques en profitent pour faire passer des messages biaisés.
Car si Airparif ne nie pas l’importance de la contribution automobile à la présence de particules dans l’atmosphère, elle signale aussi qu’il existe un effet de « saisonnalité » et notamment les vagues d’épandage agricoles. Celles-ci entraînent de forts rejets de nitrate d’ammonium, qui « favorise la création de particules ».
Tous les pollueurs
En septembre 2011, Airparif avait travaillé sur l’origine des particules présentes en Ile-de-France. Ses conclusions demeurent d’actualité : « La diminution de ces niveaux implique une action à l’échelle nationale et européenne principalement sur le trafic, le chauffage et le transport maritime, ainsi que sur les précurseurs émis par l’agriculture, le trafic et l’industrie » notait l’association...
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