Bonsoir
Je n'ai pas la science infuse de l'ingénieur motoriste, mais déjà testé sur injections et carbus, et beaucoup lu de documentations techniques sur les injections indirectes. Il ressort que sur de "vieux" moteurs , certains peuvent tourner à un pourcentage plus ou moins important, à minima 50% sans soucis ou allumage de voyant diag pour les modèles catalysés (donc >1991 en essence).
De manière très grossière:
Injection AVEC catalyseur (donc sonde lambda, qui analyse les gaz d'échappement et donne une info au calculateur en retour)
Le calculateur commande un enrichissement (la sonde lambda à l'échappement lui dit que le mélange est "pauvre"), à hauteur de +30 % en E85 par rapport au SP, et les injecteurs doivent être capables d'enrichir également (ils débitent plus). Tous les construteurs ne montent pas des injecteurs qui ont cette marge. Ainsi on peut avoir un injecteur qui injecte 30% de plus à mi-charge, mais qui arrivé à pleine charge ne débite pas assez d'éthanol (il est déjà à fond de ses capacités) et on se retrouve avec un mélange pauvre (surchauffe, perçage de piston). Certaines marques, certains moteurs, sont équipés d'injecteurs "surdimenssionnés" d'origine, qui ont une potentielle marge intéressante.
La pression carburant doit être augmentée également. Même schéma que les injecteurs: soit c'est modifiable (écraser légèrement e régulateur dans un étau), soit il faut en monter un plus gros, ou réglable.
Injection SANS catalyseur:
aucune info dispo, car pas de sonde lambda pas de voyant qui s'allume. Soit méthode empirique, soit incorporation d'une sonde lambda large bande avec analyseur, qui donne la richesse (en lambda, rapport stochio, ou AFR). Le rapport stochiométrique (Volume d'air nécessaire pour bruler X quantité de carburant, en essence c'est 14,7g d'air pour 1g d 'essence,en éthanol ou gazole il est différent) En général sur ces moteurs, la pose d'injecteurs débitant plus de carburant permet un comportement suffisant. MAIS ne permet pas de retour à l'essence sans repasser aux injecteurs classiques.
En carbu:
Changement du ou des gicleurs et des durites surtout. La plupart des moteurs à carbu (tondeuse, mobylettes, vieilles voitures US, JAP ou EU) se comportent très bien à l'E85, moyennant des adaptations inhérentes à chaque moteur.
C'est là toute la difficulté de l'E85, suivant le moteur, le millésime, le choix du constructeurs de monter un composant de XX marque, on peut se retrouver avec de grandes différences.
J'encourage à faire monter doucement le taux d'E85, afin que le LTFT du calculateur ne soit pas trop chamboulé,
Un autre indice: comparer les différences des refs de pièces entre 2 même moteurs qui existent en SP et en éthanol. Les deux seuls que j'avais trouvés étaient des moteurs GM équipant des VL brésiliens et européens.
Les différences portent sur les injecteurs, les sondes lambdas, les durites, la pompe à essence et le calculateur. La différence concernant le calculateur était un "simple" paramétrage d'adaptation et de calibrage (DELPHI)
Pour ce qui est des boitiers, c'est clairement du vol de portefeuille, il y en a pour 10 euros de composants : des résistances qui font "mentir" le calculateur, afin qu'il envoie aux injecteurs tout ce qu'ils peuvent, et des connectiques. Il faut savoir que l’homologation possible a été poussée par une compagnie en particulier ... Une manne financière de circonstance
Pour les véhicules Turbo récents (mais en injection indirecte toujours), les reprogrammations avec analyse des gaz et banc de puissance sont les plus fiables et recommandées, si tant est qu'il ne s'agisse pas de fichier génériques uploadés dans l'ECU, mais d'une vraie étude sur le véhicule avec MAP sur mesure. Mais ça coute un demi-bras !
Pour l'anecdote, pendant la 2nde G.M., beaucoup de véhicules non militaires, surtout les FFI, roulaient au gazogène (l'ancêtre du GPL ?), avec une remorque pour transporter le gaz... Ces véhicules, parfois de plus de 100 000km, roulent toujours.