Avant d'être un "vrai motard" tu as des gens qui débutent, peu argentés, et qui sont suceptibles de se faire avoir s'ils ne sont pas conseillés.
Ensuite, tu as l'arrivée sur le marché des motos chinoises qui se déglinguent en moins de 2 ans, pas toutes, mais il y en a pas mal.
Et pour les titulaires d'un permis auto datant d'après le 1er mars 1980, il est obligatoire pour conduire une 125cc aujourd'hui, de suivre une formation de 7 heures et qui comprends des modules théoriques et pratiques.
Ces gens ont déjà une expérience de la route.
Vous allez me dire que 7 heures c'est peu, mais les anciens se souviendront qu'avant 1970 le permis moto se limitait à un questionnaire théorique et à un simple parcours en circulation et ce, dès 16 ans et sans limitation de puissance et de cylindrée...Les machines étaient moins puissantes mais plus délicates à mener si on se laissait aller, de nombreux motocyclistes on été formés de cette façon ne sont pas tous morts et roulent encore aujourd'hui.
Moi, j'ai passé le permis à 16 ans et 2 jours en janvier 1970 à Dôle (39). Il faisait -20, j'étais venu avec la moto de mon frère aîné (une 750 Triumph Trident toute neuve).
J'ai passé le code dans la 4L à côté de l'examinateur puis il a râlé parce que la moto était trop grosse à son goût. Le patron de l’auto-école où j'étais inscrit pour le code a proposé de me prêter la moto qu'il avait achetée pour faire moto-ecole et nous sommes allés la chercher au garage. C'était une 180 Yamaha toute neuve, les mecs du garage l'ont démarrée et je suis parti avec jusqu'au champs de foire.
L'examinateur m'a demandé de faire un 8 autour des arbres, de passer toutes les vitesses et de revenir jusqu'à la voiture sans caler ni mettre les pieds par terre.
Les vitesses étaient à l'opposé de celles de la Triumph et du "mauvais côté " . Je n'ai pas su enlever le starter, la moto a calé, j'ai mis les pieds par terre, redémarré avec le démarreur électrique mais, quand je me suis arrêté auprès de la 4L, l'examinateur a ouvert le fenestrou et m'a tendu le papier rose, j'avais mon permis! Et le permis voiture, deux ans plus tard, était du même genre: un créneau, un démarrage en côte 10' de circulation dans une petite ville un jour de marché et basta!
Bon, ce n'est plus comme ça maintenant et c'est tant mieux parce que les conditions de circulation n'ont plus rien à voir avec celles de 1970, la vitesse et la puissance des véhicules autos et motos non plus!
En 70, du moins dans le Jura, les voitures normales c'était des R4/R6/R12/R8, des 203/403/204/304, des 2cv/AMI 6/AMI 8, quelques étrangères FIAT 500/600/850/1100, Opel Kadett, Ford Escort. Les riches roulaient en R16/404/504/DS/ID et une ou deux Merco, Opel Reckord ou Kapitan et de très rares Alfa-Romeo.
Avec une bonne 350 japonaise de l'époque du style Kawasaki Avenger, Yam YR5 ou même une Honda CB 350 on semait quasiment tout ce qui roulait alors que dire d'une 750 Triumph, de la Suzuki T500R Cobra, de la nouvelle CB 750 Honda ou de la "monstrueuse" 500 Kawasaki Mach1... Et même une 125 japonaise (genre Yamaha YAS2/3, ou Suzuki T125 Flying Leopard) tenait tête à toutes les voitures populaires.
Aujourd'hui, une Twingo de base roule à 170 km/h, une 308 à 200 ou presque et j'oublie les BMW et autres Audi qui passent les 250 km/h. Et pourtant, le permis auto reste une grosse plaisanterie alors que le permis moto est de plus en plus dur et rien, sinon l'argent, n’empêche un jeune avec un A au fesses de s'offrir une Porsche 911R ou RS de 500cv et qui prends 330 km/h.
Et, malheureusement, même ici au fin fond du Périgord, on voit des jeunes de cités s'offrir ce genre de jouets!
Sur ce, je laisse les anti motards à leur marotte...