Alors, dans la famille, on est Honda depuis les années 90 et entre mes parents, mon frère et moi, on a pris en main un certain nombre de modèles : des CIVIC, Insight, Jazz et CR-V. C’est de ce dernier que je vais détailler.
En Février dernier, juste avant que je ne prenne possession de ma Jazz 2018 Exclu CVT, mes parents ont acheté un CRV 2.0 I-VTEC 4WD AT (EXEC NAVI PLUS 2017), plus par plaisir que par utilité. Cet été, j’en ai pris le volant pour amener la famille vers le Périgord et la vallée de la Dordogne.
Je ne suis pas un habitué de conduire de gros véhicules comme le CRV, même si j’en ai déjà conduit de bien plus gros aux Etats-Unis pour les vacances. Ma vision de ce véhicule est donc biaisée par le fait que je conduis une Jazz 2018 et que j’en suis totalement satisfait.
Etant grand (1m86), le principal avantage du CRV est sa grande taille : pouvoir monter dans le véhicule sans se baisser est un grand plus. De plus, l’habitacle est grand et les réglages électriques du siège conducteur sont très complets. C’est après quelques minutes au volant que je finis par trouver ma position idéale entre inclinaison, hauteur, lombaire et position du volant : je me suis senti bien installé même si je trouve que le siège n’est pas si enveloppant que cela.
Derrière le volant, aucune surprise : je retrouve l’ergonomie de la Jazz et des Honda en général. Le compteur de vitesse est bien gros assurant une visibilité parfaite en toute occasion et toutes les commandes me semblent d’un naturel d’habitué, que ce soit pour les commodos de feux, de régulateur/limitateur : simple et efficace. Idem pour le système multimédia.
A bord, il y a de la place, beaucoup de place: l’accoudoir central est positionné haut (contrairement à la Jazz). A l’arrière, les passagers ont de la place partout. Le dossier arrière est réglable mais je trouve que les appuis-têtes ne permettent pas une position de confort adéquate pour les longs trajets.
Le coffre nous a permis de voyager à 4 adultes avec plein de bagages : parfait, pour un véhicule de ce type.
Aller, il est temps de mettre en route. Comme toute Honda essence, j’adore le silence de fonctionnement. Ce 2.0l est doux et silencieux même à froid (contrairement à mon 1.3 Atkinson qui claque un peu à froid mais qui se fait oublier ensuite). Forcément, manœuvrer le CRV n’est pas aussi aisé que la Jazz : les radars et la caméra de recul sont indispensables. De plus, le positionnement haut fait que je me méfiais de ne pas trop serrer à droite quand je conduisais, mais finalement, on se fait vite au gabarit.
La boite auto est à 5 vitesses et là, ça a été dur de revenir à ce mode étant habitué à la CVT de ma Jazz : que c’est mou et peu réactif. Plus exactement, il faut beaucoup plus insister avec l’accélérateur pour qu’il se passe quelque chose comparé à la Jazz : la boite ne rétrograde vraiment que si l’on enfonce réellement l’accélérateur, et en enfonçant la cale, mais j’y reviendrais plus tard. Pour se mouvoir à allure tranquille, c’est par contre bien suffisant : le couple du 2l permet de déplacer ces 1,6 t sans trop sourciller dans une ambiance feutrée : on n’a pas l’impression d’accélérer, mais pourtant la vitesse augmente réellement. Le freinage n’est pas aussi mordant que sur la Jazz, mais il y a aussi beaucoup plus de poids à arrêter. Niveau confort roulant, j’avoue que je suis mitigé : les grosses roues assurent une grande stabilité mais je trouve que l’amortissement est ferme, voire plus ferme que ma Jazz 2018, qui elle-même n’est pas la plus souple. Les petites imperfections sont gommées mais j’aurais pensé que les plus grosses le soient plus. Le roulis m’apparaît bien maîtrisé pour un véhicule de ce type mais au final, le confort est là, même si je suis un peu déçu. Les petites routes de Charente sont défoncées et le CRV ne fait pas de miracle. Je l’ai conduit pendant 1000km environ et pendant 7 jours. Et en retrouvant ma Jazz, et bien je me dis que ce CRV est plus raide.
En conduite de montagne, il faut jouer des palettes en mode S pour bien utiliser le 2.0l en montée et en descente, le peu de frein moteur ne suffit pas : ça dévale à fond !
Sur autoroute, je retrouve un peu les faiblesses de la boite auto évoquées précédemment. Dans le cas d’une accélération franche, par exemple après un passage de péage, il n’y a pas de soucis. En revanche, lors des montées au régulateur, en mode éco, la voiture est fainéante : le couple du 2l a du mal à garder le rythme à 130 km/h en montée, et il faut beaucoup de temps pour qu’un rétrogradage n’ait lieu : on peut perdre 10 km/l avant que la voiture ne réagisse. Sans le mode éco, la réactivité est meilleure mais on sent que le véhicule est lourd et que le moteur doit respirer sur un rapport inférieur. Toutefois, il faut reconnaître le silence et la stabilité du véhicule à grande vitesse. Là où ma Jazz réagit vite avec la CVT en montée (quasiment instantanément), c’est au prix du bruit moteur. Ici, avec le CRV, même à 5000 tours par minute, on n’entend que très peu le moteur.
Niveau consommation, c’est une moyenne de 9l/100km, pour de l’autoroute, route et collines.
Quelques détails qui m’ont marqué :
- Les feux Xenon éclairent bien mais j’ai du mal avec le réglage automatique d’assiette qui fait qu’en montagne, on se retrouve parfois avec des feux trop bas lors de passages de petits monts et vaux. Le passage auto en plein phare n’est d’ailleurs pas très réactif (bien moins que sur la Jazz)
- Le rétro droit qui se met vers le bas en marche arrière : dans la plus part des cas, c’est pratique mais sur parking de supermarché, c’est gênant.
- Les éclairages partout : sous les portes, dedans etc. C’est cool !
Pour conclure, voici un petit résumé :
Points forts :
Silence
Habitabilité pour les grandes personnes
Coffre
Points faibles :
Inertie du véhicule en conduite dynamique / montagne
Confort perfectible : trop raide
Point neutre :
Un gabarit qui se fait oublier, sauf pour le poids.